Comment mourir sans m'être adressé aux jeunes, et les générations futures avec ces quelques mots, ceux d'un immense poète que peut-être elles ne connaitront pas.
« Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ».
Victor Hugo
Cela ne veut pas dire que les autres
n'ont jamais lutté.
Qui au cours de sa vie ne s'est jamais senti victime d'une injustice, qu'elle soit grande ou petite ?
Qui n'a pas cherché et trouvé le moyen de se battre contre le mal, quel qu'il soit, la maladie, la violence, le crime, la guerre, …
Qui ne s'est jamais montré solidaire d'une action qui vise à aller vers plus d'humanité ?
Il me revient ces mots de Victoria Thérame que l'on entend dans sa pièce " L'escalier du Bonheur "
« Quand on s'aime, on ne s'aime pas assez ».
J'ai ce même sentiment d'insuffisance au regard de nos luttes d'une certaine
époque
où nos aspirations étaient en priorité celles de vouloir changer le monde.
Vouloir n'est pas assez. Il faut de l'obstination.
Réveillez l'esprit de lutte à ceux qui ne l'ont pas ou l'ont perdu, à ceux qui l'ont encore mais qui se sont endormis.
Encore Victor Hugo, avec ce texte extraordinaire et visionnaire, extrait des Misérables :
« L'avenir arrivera-t-il ? il semble qu'on peut presque se
faire cette question quand on voit tant d'ombre terrible
Sombre face-à-face des égoïstes et des misérables
Chez les égoïstes, les préjugés, les ténèbres de l'éducation riche,
l'appétit croissant par l'enivrement,
un étourdissement de prospérité qui assourdit, la crainte
de souffrir qui, dans quelques-uns, va jusqu'à l'aversion
des souffrants, une satisfaction implacable, le moi si enflé
qu'il ferme l'âme ; — chez les misérables, la convoitise,
l'envie, la haine de voir les autres jouir,
les profondes secousses de la bête humaine vers les assouvissements,
les cœurs pleins de brume, la tristesse, le besoin,
la fatalité, l'ignorance impure et simple
Faut-il continuer de lever les yeux vers le ciel ?
Le point lumineux qu'on y distingue est-il de ceux qui s'éteignent?
L'idéal est effrayant à voir ainsi perdu dans
les profondeurs, petit, isolé, imperceptible, brillant,
mais entouré de toutes ces grandes menaces noires
monstrueusement amoncelées autour de lui ; pourtant pas
plus en danger qu'une étoile dans les gueules des nuages »
Victor
Hugo
Les Misérables
IVe partie, livre 7 chap.IV
Cette vision du monde certes terriblement romantique, mais pleine de vérités, n'est elle pas toujours celle d'aujourd'hui ?
C'est un cri du cœur qui résonne encore dans la mémoire du plus grand nombre,
mais est il assez fort pour faire vibrer l'air de notre temps ?