BRANCHE D' ANIZY

DIXIÈME DEGRÉ

ONZIÈME DEGRÉ

NICOLAS DE HENNEZEL D'ANIZY

ECUYER, SEIGNEUR DE HENNEZEL


Fils unique de Denis de Hennezel d'Anizy et de Marthe d'Hennezel de Bomont, Nicolas naquit à Hennezel et fut présenté au baptême en l'Église de Belrupt le 20 décembre 1693 par Nicolas de Bonneval, écuyer, et Jeanne de Bomont, sa tante.

A l'âge de vingt trois ans, il épousa à la Neuve-Verrerie, Marguerite, Françoise de Finance de Francogney, de dix sept ans plus âgée que lui (née vers 1675) fille de feu Christophe de Finance de Francogney, écuyer, seigneur de la Sybille au lieu d'Ambeuvenet en partie, et de Claude de Hennezel d'Avrecourt. Dans le contrat de mariage, le futur est qualifié seigneur de Hennezel, parce qu'il est l'héritier de la maison de ses grands-parents maternels de Bomont, construite à l'emplacement du manoir seigneurial primitif.

Nicolas est assisté de son parrain, Nicolas de Donneval, écuyer, seigneur de Bousseraucourt, Ormoy et autres lieux, de Nicolas-Joseph de Donneval, écuyer, seigneur de Thiétry et Jacques de Hennezel, écuyer, seigneur de la Sybille. La mariée est entourée de son parrain François de Hennezel, écuyer, demeurant à la Sybille, de Charles de Hennezel, écuyer, seigneur de la Sybille, son oncle, et de ses cousins, Jean-Claude de Finance, écuyer, chevau-léger du duc de Lorraine, résidant à Clairey, et quatre Hennezel, Nicolas et Isaac du Tolloy, Jean-Nicolas de la Pille Jean-François de la Sybille.

Les témoins sont deux prêtres, les curés de Charmois et de Vioménil. Les signatures des mariés « Nicolas de Hennezelle et Marguerite de Finance » sont sui­vies de celles de tous leurs parents (30 décembre 1710).

Le ménage se fixa d'abord à Francogney. Au printemps de 1720, le sieur Nicolas de Hennezel, écuyer, sieur Danisis et sa femme cèdent à leur cousin de Bonnay de Chastillon la maison familiale de la Grande Catherine acquise un demi-siècle plus tôt par les grands-parents de Boisvert. Ils leur vendent aussi les héritages en dépendant ainsi que les droits de verrerie moyennant 4.000 francs de lorraine (18 mars 1720).

Nicolas revint habiter Hennezel où il possédait les deux tiers du domaine. Il remit en œuvre la verrerie avec François de Finance, propriétaire de l'autre tiers. A partir de 1731, ils y fabriquent surtout des bouteilles.

A la fin de juin 1737, désireux d'agrandir leur bien, les deux gentilshommes obtiennent de la chambre des comptes de lorraine, l'ascensement d'un terrain de soixante jours de surface, situé à « la Voivre » et riverain de leurs champs (26 avril 1737). Quatre ans plus tard, ils firent le partage de cet agrandissement du domaine pour sortir de l'indivision (17 mai 1741).

Mme d'Anizy était morte à la fin de l'année 1739 âgée de soixante quatre ans, quelques semaines après la signature du contrat de mariage de sa fille. Elle fut inhumée à Belrupt (23 décembre 1739). Son mari n'avait pas atteint la cinquan­taine. Après le mariage de sa fille, ne pouvant rester seul, il se remaria.

Le 3 septembre 1743, Nicolas épouse en l'église d'Attigny, Jeanne, Françoise de Massey de Selles, âgée de soixante deux ans, veuve depuis un an de Christophe de Finance de Bisval. Elle était la treizième enfant de François III de Massey, écuyer, sieur du Morillon, maître de la verrerie de Selles et de Françoise de Bigot, d'Haudomprey.

Nous ne savons pas la date du décès de M. d'Anizy. Sa fille se nommait Marguerite.

DOUZIÈME DEGRÉ

MARGUERITE DE HENNEZEL PUIS D'HENNEZEL D'ANIZY

DAME, DE HENNEZEL ET DE LICHECOURT


La dernière demoiselle d'Anizy appelée quelquefois Élisabeth Françoise, na­quit vers 1721. Sa mère avait quarante six ans. Marguerite fut fiancée a l'âge de dix huit ans à son cousin Joseph de Bigot de Belrupt, écuyer, seigneur de la Pille, appelé aussi Nicolas Joseph, âgé de vingt cinq ans (né le 10 juillet 1714) fils aîné de Nicolas François de Bigot d'Haudomprey, écuyer, seigneur de Belrupt et de Christiane de Hennezel d'Avrecourt qui avait transmis à son fils sa part de la Pille.

Le contrat fut passé à Hennezel, au début de l'automne de 1739. Il remontait la filiation du fiancé jusqu'à son trisaïeul Jean, seigneur de Clairey en 1604.

Une foule de parents sont présents. du coté de l'époux, son frère cadet Antoine de l'abbaye de Faignières en Auvergne, trois Hennezel d'Avrecourt, oncle et cousins germains maternel , Charles ou Houx de la Sybille, lieutenant de cavale­rie, aussi oncle maternel, puis cinq cousins issus de germains, Finance de Bisval, Massey de Beaupré, Hennezel et Finance de Francogney, enfin des cousins plus eloignés, de Donneval de Bousseraucourt, du Houx de Clairey, de la Frison et de Finance.

La future est assistée de ses parents, de son oncle maternel de Finance, seigneur d'Ambleuvenet, de trois Hennezel de Bomont et de la Frison et de deux Finance, de M. Rathier de Lichecourt, le père, gentilhomme ordinaire du duc Léopold, le fils, lieutenant au régiment de Limousin, enfin, du chevalier du Houx de Vioménil (17 septembre 1739).

Sa mère était morte à la fin de décembre 1739, et le contrat comportant, en faveur de la future, différentes donations que lui faisaient ses parents les Finances obtinrent du Prevost de Darney, au début de janvier, une ordonnance d' enregistrement (7 janvier 1740).

A la fin de février seulement, on bénît le mariage en l'église d'Attigny. La cérémonie fut présidée par le frère Bérard de Bigot, religieux Recollet. Les époux signent « Joseph de Bigot et Marguerite d'Hennezel « (20 février 1740).

Quelques jours auparavant, le fiancé avait vendu au ménage Pierre Vancon, laboureurs à la nouvelle grange du Grandmont, une paire de bœufs, destinés à défricher le sol de l'ascensement concédé récemment (13 février 1740). M. d'Anizy céda ensuite, au nom de sa fille, la créance de Pierre Vancon à M. de Hennezel de la Pille (9 juin 1740) .

Après son mariage, Joseph de Bigot, qu'on appelait ordinairement M. de la Pille, se fixe à Hennezel pour prendre en mains les intérêts de sa femme copropriétaire du domaine avec son cousin François de Finance du Morillon.

En 1742, il assiste à Bisval, au mariage de la fille de ce cousin avec Joseph d'Avrecourt (5 juin 1742).

Jusqu'à la révolution, Hennezel restera indivis entre M. de la Pille et cette branche de Finance. Administrateur entendu, M. de la Pille s'efforcera d'augmenter la fortune de sa femme. En 1753, le sieur Joseph de Bigot, seigneur de la Pille, demeurant à Hennezel, échange avec Nicolas de Finance, écuyer, demeurant à Belrupt et son épouse, Marguerite, Christine de Finance, tous les biens qu'il possède à la Neuve-Verrerie et sur le finage de Charmois, biens provenant d'acquêt qu'il a fait à M. d'Ambleuvenet et à son fils. En contre échange, ceux-ci abandonnent à M. de la Pille, tout ce qui leur appartient dans l'ascensement de la verrerie de Belrupt. M. et Mme de la Pille signent « Joseph Bigot et Marguerite Dhennezel (29 avril 1753).

Au printemps de 1754, M. de la Pille est du nombre des cinq gentilshommes du village qui s'assemblent, sous la présidence de l'official de Darney, assisté du curé Pillot, pour faciliter la création d'une paroisse à Hennezel. Ces messieurs conviennent des terrains qu'ils pourront céder pour la construction d'une église, d'un presbytère, d'une école et pour l'emplacement d'un cimetière et d'un jardin curial (7 avril 1764).

M. de Bigot de la Pille mourut à Hennezel, âgé de soixante quatre ans, le 5 décembre 1778. On l'inhuma, le lendemain, dans le cimetière d'Hennezel dont une partie du terrain avait été jadis sa propriété.

Mme de la Pille survécut huit ans à son mari. Elle semble avoir été aussi fort entendue en affaires. Deux ans après la mort de son époux « dame Marguerite de Hennezel, douairière de M. Joseph de Bigot de la Pille, écuyer, demeurant à Hennezel « acquiert, par moitié, avec sa fille remariée, la partie de la seigneurie de Lichecourt appartenant à son parent Sébastien Rathier de Lichecourt, moyennant le prix de 12.400 livres. Cette acquisition comporte le vieux manoir du XVI° siècle adossé à la chapelle. Le vendeur se réserve le droit de continuer à porter le nom de Lichecourt, sa vie durant (8 juin 1781).

Mme de la Pille mourut cinq ans plus tard, âgée de soixante cinq ans. Elle fut inhumée dans le cimetière d'Hennezel (11 mai 1785).

Elle avait eu deux enfants, un fils, Nicolas Joseph de Bigot de la pille, resté célibataire, de santé fragile, il mourut a quarante ans (2 mai 1780).

Sa sœur, Marguerite-Françoise-Élisabeth de Bigot, avait été mariée très jeune par sa mère - à dix huit ans - (7 avril 1761) à l'aîné de Francogney, avec l'espoir que la maison seigneuriale de la branche aînée des Hennezel, resterait dans la famille. Le jeune époux s'était fixé à Hennezel, il se qualifie aussi seigneur du lieu, après avoir abandonné a son frère cadet ses droits sur la Neuve-Verrerie.

Devenu le principal maître de la verrerie, l'époux de Mlle de Bigot prit avec intelligence et activité la direction des biens de sa belle-mère et de sa femme. Il remplaça le vieux manoir par une maison moderne et reconstruit les dépendances (1164 - 1766).

Il mourut malheureusement à trente six ans (20 octobre 1772). Il avait eu six enfants. L'aîné de ses fils fut brigadier des gardes du corps de Louis XVI et quitta Hennezel après son mariage. Le cadet, actif et dévoué, nommé Charles, Christophe, fut le dernier Hennezel habitant le village. Il fut maire de la com­mune jusqu'à sa mort (voir chapitre 19).

suite.