QUATORZIÈME DEGRÉ
LÉOPOLD DE HENNEZEL PUIS D'HENNEZEL DU MESNIL
Né à la Grande Catherine, il fut présenté au baptême en l'église de Claudon le
20 mai 1713 par le sieur Léopold d'Hennezel, son oncle demeurant à Hennezel et
demoiselle Agnes de Bonnay de Beaussicaud, sa cousine, fille du sieur Jean
François de Beaussicaud de la Grande Catherine.
A l'àge de dix huit ans, dans la même église, Léopold d'Enezey de la Grande
Catherine, est parrain de son cousin Léopold d'Enezey de Leppenoux (7 novembre
1791). Trois mois plus tard, le jeune gentilhomme franchit la frontière, pour
rejoindre le corps de Condé. Il y est incorporé comme chasseur noble à pied dans
la compagnie de la Deveze le 10 février 1192.
Léopold du Mesnil combattra aux cotés de son vieux père, durant toute la
campagne. En août 1796, il est blessé à l'affaire d'Ober-kambach qui est aussi
meurtrière pour les condéens que pour les républicains. Une balle lui traverse
la poitrine de part en part (13 aout 1796). Guéri de cette grave blessure, le
jeune homme continue les campagnes jusqu'au licenciement de l'armée royale en
1801.
A cette époque, Léopold d'Hennezel du Mesnil, sous lieutenant d'infanterie de la
15ème compagnie noble à pied qui cantonne à Schonstein présente à son chef de
corps un mémoire pour demander la croix de St Louis. L'authenticité de ses
services est certifiée par quatre chevaliers de St Louis de sa compagnie et
appuyée par le chevalier de Charmoille, son commandant (10 mars 1801). Léopold
dut attendre la restauration pour renouveler sa requête en justifiant vingt
quatre années de service. Au début de juin 1814, il demeure à Darney et le
marquis de Bouthillier, ancien major général de l'armée de Condé, apostille
favorablement sa requête et faisant observer que le gentilhomme a plus que le
temps prescrit pour obtenir la grâce qu'il a bien méritée par son dévouement (2
juin 1814).
A l'automne de cette année, n'ayant plus ni biens, ni foyer à la Grande
Catherine, Léopold du Mesnil se fixe au village de Selles et renouvelle sa
supplique qu'appuie le baron de Flachlauden (11 novembre 1814). le dossier reste
en sommeil pendant l'interrègne des cent jours. Ce n'est qu'à l'automne suivant
que Léopold du Mesnil est promu capitaine (ordonnance du 23 novembre 1815), pour
prendre rang à dater du 10 janvier 1815. Il ne semble pas qu'il ait obtenu la
croix de St Louis mais, en compensation, comme il n'a aucune fortune, il est
autorisé à rentrer dans l'armée. L'année suivante, il est nommé capitaine dans
la légion de l'Aube (5 juin 1815).
Un an plus tard, Léopold d'Hennezel du Mesnil, capitaine dans la légion de
l'Aube, en garnison à Paris, propriétaire domicilié à Selle 'haute Saône) reçoit
de deux de ses cousins, Auguste de Massev, chevalier de St Louis et de la légion
d'honneur, capitaine de grenadiers dans la legion de l'Aube, et Nicolas de
Massey, garde du corps du roi, dans la compagnie de Gramont, un certificat
attestant que « tous les biens qu'il possédait ont été vendus par le
gouvernement révolutionnaire et qu'il a perdu, par son émigration tout ce qu'il
possédait ». Il signe « Léopold d'Hennezel Dumesnil » (6 mai 1817).
Le capitaine du Mesnil servit
quatre ans dans la légion de l'Aube. Il fut mis en congé illimité le 28 novembre
1820. On le maintint dans cette situation jusqu'en juillet 1824.
Trois ans plus tard « M. Léopold d'Hennezel, capitaine en retraite retiré à
Selles » ainsi que ses deux sœurs, Jeanne demeurant à Nogent-le-Roi chez son
fils et Rose-Françoise, épouse Lamarche demeurant à Claudon, se voient attribuer
l'indemnité accordée à la succession de leur père, ancien émigré (12 septembre
1827).
Léopold du Mesnil dut mourir à Selles. Nous ne savons pas à quelle date. Nous
ignorons aussi s'il se maria. En sa personne a du s'éteindre le rameau du Mesnil
Par ailleurs, la postérité illégitime de sa sœur a compté, jusqu'à nos jours de nombreux représentants. Plusieurs descendants de Jeanne du Mesnil sont tombés dans une déchéance si complete qu'il est difficile de les suivre. Cependant vers la fin du XIX° siècle l'un deux, intelligent et laborieux, commença à sortir sa famille de l'obscurité. Il fut l'auteur d'une invention qu'ont exploitée ses fils. Ceux-ci devinrent, il y a cinquante ans, industriels à St Quentin (Aisne). Grâce à leur énergie et à leur travail, ils sont parvenus à remonter l'échelle sociale. Leurs représentants actuels portent honorablement le nom d'Hennezel, si bien qu'en 1938, les chefs des trois branches principales de la maison de Hennezel, accèdent au désir exprimé par les deux plus notoires des Hennezel saint quentinois, de consentir à passer avec eux un acte de famille reconnaissant leur origine. Cet acte remonte la filiation de ces messieurs et les a autorisé a porter des armoiries distinctes.
Nous donnerons, en annexe de cette histoire
familiale, la généalogie de cette branche utérine.
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