TREIZIÈME DEGRÉ
LÉOPOLD DE HENNEZEL, CHEVALIER,
SIEUR DE THIÉTRY ET DE LEPPENOUX
Fils aîné du
deuxième lit de Philippe Emmanuel de Hennezel, chevalier, sieur du Mesnil, et,
de Marie Josèphe de Hennezel de la Bataille (V. 34 ter) Léopold naquit à la
Frison vers 1745 dans la demeure des Bigot, ses arrières-grands-parents
maternels.
A l'âge de trente trois ans, il épousa en l'église de Claudon (le 22 juin 1778) Christine de Bonnay de Ligon , appelée aussi Jeanne Christine et Anne Christine 1'âgée de vingt cinq ans, née le 20 avril 1753. Fille de Claude de Bonnay, chevalier, sieur de Ligon et d Jeanne Françoise be Bonnay de Meurville, demeurant à Leppenoux. Le marié a pour témoin son frère Joseph, chevalier. Demeurant à la Rochère et la mariée, le chevalier Alexandre de Bonnay, son frère. Ce mariage fixa le jeune ménage à Leppenoux. Tous ses enfants naquirent dans ce hameau.
En 1781, Leopoldt Dehennezel (il signait ainsi) est témoin au mariage de son frère Nicolas, en l'église d'Hennezel (13 septembre 1781). En 1788, il assiste au troisième mariage de son père avec Mme Lambert, née du Houx de Clairey (26 mai 1788). Un an plus tard, Léopold d'Hennezel, chevalier, demeurant à Leppenoux prend part à l'élection des députés de la noblesse du bailliage de Darney à l'assemblée constituante (15 mars 1789).
Au dire de la généalogie imprimée, le gentilhomme aurait émigré pendant la révolution. nous n'avons pas trouvé de preuve de cette émigration. Cependant, le foyer chrétien et traditionnel de M. et Mme de Leppenoux eut à souffrir durement de la haine révolutionnaire, bien qu'ils aient mené une vie des plus modestes. Léopold mourut âgé de soixante six ans le 19 juillet 1811. Sa veuve lui survécut dix huit ans. Elle passa les dernières années de sa vie, chez son fils, le curé de Ville-sur-Illon et s'éteignit dans son presbytère. Une émouvante notice, écrite par le jeune prêtre après la mort de sa mère évoque les qualités morales de la vieille dame et laisse deviner les épreuves qui accablèrent son foyer. Sur le registre paroissial de Ville-sur-Illon qu'il tint de 1818 à 1831, l'abbé d'Hennezel a noté,
« Le 12 juin 1829 est décédée à la maison de la cure, dame Christine de Bonnay, épouse de défunt Léopold d'Hennezel, ma bonne et vertueuse mère, à l'âge de de soixante dix sept ans. Elle est morte comme elle a vécu, dans les sentiments les plus pieux... avec toute sa connaissance, entière résignation... elle a été à la mort et pendant la vie, la femme forte dont parle l'écriture. Les persécutions nombreuses qu'elle a essuyées, pendant les jours mauvais, ne faisaient qu'augmenter son courage et ranimer son zèle vraiment apostolique. Durant ces temps d'horreur elle a été l'apôtre du pays qu'elle habitait. Avec quel feu, quelle ardeur elle parlait de dieu et de sa religion sainte, aux personnes de tout âge et de tout sexe qu'elle avait soin de réunir pour cet effet les jours de fête et de dimanche. Les soins extraordinaires qu'elle a mis à élever chrétiennement ses enfants ne peuvent pas se rendre... son corps a été inhumé le 13 juin dans le cimetière de cette paroisse et sa belle âme a été recevoir au ciel la récompense de tant de bonnes œuvres. Cette pensée seule a été capable de faire cesser les larmes abondantes que je n ai pu m'empêcher de verser » .
Le chevalier Alexandre de Bonnay, demi-frère de Mme de Leppenoux, vint aussi finir ses jours auprès de son neveu. Il mourut à ville-sur-Illon le 21 novembre 1833 âgé de soixante douze ans. Sa soeur avait eu au moins sept enfants.
1 - Alexandre d'Hennezel, chevalier qui suit.
2 - Léopold dit Célestin d'Hennezel, chevalier. Il naquit à la Grande Catherine et fut baptisé en l'église de Claudon (13 mars 1185). Don parrain fut son cousin germain, Célestin d'Hennezel de la Frison dont le prénom fut donné en surnom à l'enfant pour ne pas le confondre avec les autres Léopold vivant à la même époque. La marraine était sa tante, Catherine Marguerite de Bonnay. on sait peu de choses de son existence.
Sous l'empire, Célestin Dhennezel, garçon majeur, résidant à la Grande Catherine est témoin à la mairie de de Vioménil, dans l'acte de décès de Marie-Anne de Bonnay de la Bataille. Il signe « C. d'Hennezel » (13 septembre 1808). Trente cinq ans plus tard, il habite Nancy lorsque sa cousine germaine Élisabeth d'Hennezel de Thiétry, lui lègue une somme de 400 francs (25 novembre 1843). Au début de janvier suivant, Célestin d'Hennezel, menuisier demeurant à Nancy fit le voyage de Darney pour venir toucher son legs chez le notaire Martin (10 janvier 1844). Nous ne savons rien de plus de son existence.
3 - Léopold d'Hennezel. Il naquit le 10 février 1781. Il embrassa l'état ecclésiastique et devint un excellent prêtre. Sa mémoire est encore vénérée dans les deux paroisses où il exerça son ministère. Nommé curé de Ville-sur-Illon en 1818, il resta quinze ans dans ce petit bourg.
« Plein de zèle, dit l'un de ses biographes, il développa les œuvres de ses prédécesseurs, prit une part active à l'administration du bureau de charité dont il fit réviser le règlement en 1822.Il assistait à toutes les séances de cet organisme ».
Le registre paroissial qu'il tint de 1818 à 1833 témoigne de la foi du cœur naïve de l'abbé d'Hennezel. La mort de sa mère, dans son presbytère, fut pour lui même un immense chagrin. Il termine en ces termes les lignes qu'il lui a consacrées dans son registre paroissial.
« Oma sainte mère, je vivrai si chrétiennement que j'irai vous rejoindre, dans le ciel. Je vous l'ai promis. Je tiendrai parole avec la grâce de dieu. Je ne vous oublierai jamais au saint sacrifice de la messe. Ne m'oubliez jamais, je vous en conjure, auprès du bon dieu. Votre enfant que vous aimiez tant ».
L. d' Hennezel (12 juin 1829).
On trouve sa signature, pour la dernière fois, sur le registre paroissial le 25 octobre 1833. Il changea de diocèse, on ne sait pour quelle raison. Il quitte la Lorraine pour la Brie, emmenant avec lui un jeune prêtre qu'il avait formé, l'abbé Sachot. L'évêque de Chalons le nomma doyen de Sézanne en Brie en 1834. L'abbé d'Hennezel mourut dans ce poste le 13 juin 1849, victime du choléra, qui ravageait la région. Il contracta l'épidémie en se prodiguant avec la plus grande charité au chevet de ses paroissiens. Il avait soixante deux ans..
4 - Nicolas Rémy d'Hennezel, chevalier. Né à Leppenoux le 10 février 1787. Il fut présenté le lendemain au baptême en l'église de Claudon, par le chevalier Nicolas de Bonnai et demoiselle Françoise de Bonnay de Meurville, sa grande tante maternelle. Il avait la vocation militaire.
A vingt ans, le 6 mars 1807, il est incorporé au 15ème régiment de chasseurs à cheval et prend part aux campagnes de Russie et de Pologne. En 1808, quand Napoléon pour satisfaire à l'ambition de son frère Joseph et lui trouver un trône, entre en lutte avec l'Espagne, sans le moindre motif, le jeune cavalier du 15ème chasseurs, est expédie dans la péninsule. Il y fera toutes les campagnes en Espagne et en Portugal. Après la bataille de Telavera, gagnée contre les anglais, il est nommé brigadier (4 août 1809). Au lendemain de la victoire à Sagonte où la cavalerie française enfonce les carrés de l'ennemi et culbute tous les corps de cavalerie qui se présentent, le brigadier d'Hennezel reçoit le galon de maréchal des logis (8 décembre 1811). Il restera en Espagne jusqu'au retour de Louis XVIII (1er juin 1814).
Après les cent jours, lorsque Louis XVIII réorganise l'armée, le maréchal des logis d'Hennezel passe, par incorporation, aux chasseurs d'Angoulême (6 août 1816) devenu d'abord, des Pyrénées, puis 17ème chasseurs à cheval. Il fut promu sous-lieutenant à ce régiment le 31 décembre 1816. En 1820, il est en garnison a Lunéville. Il reçoit son deuxième galon pendant la guerre d'Espagne (27 octobre 1823) et la croix de chevalier de la légion d'honneur (13 novembre 1823). Il ne rentrera en France qu'au printemps de 1825 (12 avril 1825).
Au début de l'année 1830, avec son régiment, il fait étape dans les garnisons de Givet et d'Auch jusqu'au printemps, époque à laquelle il est envoyé en Afrique (11 mai 1830). Au printemps suivant, le grade de capitaine vient récompenser ses longs services (30 avril 1831). En Afrique jusqu'en 1832, il est nommé capitaine commandant au 12ème chasseurs en 1836. Il est admis à faire valoir ses droits à la retraite à automne de l'année suivante (28 octobre 1837). Le capitaine d'Hennezel vient d'avoir cinquante ans. Il en a passé plus de trente au service. Il rentre au pays et y reste jusqu'au jour où il décide de finir sa vie près de son neveu le doyen de Montmirail. Il s'éteignit dans les bras de ce bon prêtre, à l'age de soixante dix huit ans le 11 juillet 1865.
5 - Léopold d'Hennezel. Né à Leppenoux, il fut baptisé à Claudon le 7 novembre 1791. Parrain, Léopold d'Hennezel du Mesnil, dix huit ans, fils de Jean François. Marraine, Françoise de Bonnay, veuve de Christophe de Bonnay. Cet enfant dut mourir au berceau.
6 - Jeanne-Christine d'Hennezel. Née à Leppenoux et baptisée à Claudon le 17 décembre 1778. Elle eut pour parrain son aïeul paternel Philippe, François chevalier des Menus et pour marraine, dame Jeanne Françoise de Bonnay de Meurville sa grand-mère. Elle mourut à quatre ans le 6 avril 1783. On la surnommait « la Codaqui » on ne sait pour quelle raison.
7 - Anne-Victoire d'Hennezel. Née le 14 novembre 1781, elle mourut à Leppenoux âgée de deux ans, une quinzaine de jours avant le décès de sa sœur (20 mars 1783).