Après un bilan plutôt négatif ...

UN PREMIER COMMENTAIRE ECRIT ET ELOGIEUX

C'est celui d'une amie de longue date, Claudine.

Tu sais que je ne connais rien à l'analyse d'images et aux techniques cinématographiques donc je vais me contenter de te donner  mes impressions : 

Si les gens qui le regardent parlent de la Palestine et non pas de ton  film c'est justement parce qu'il est bien fait : il  porte  le message militant avec efficacité et clarté. Il me semble que c'est déjà une grande qualité. 

On ne s'ennuie pas une seconde : on écoute les femmes en noir et leur récit progresse ... J 'ai apprécié cette progression qui maintient l'intérêt ... on les écoute exprimer leurs convictions  et les doutes qui les accompagnent en comprenant de mieux en mieux l' obstination et le courage qu'il faut pour persévérer dans cette action qui peut apparaître  dérisoire ... , et puis il y a  les passants, les jeunes, les moins jeunes ... ceux qui sont émus, ceux qui pleurent etc. Ils  font avancer le récit :  la place vit et raconte : elle  nous ramène toujours devant ces femmes plantées courageusement et obstinément devant la porte fermée de l'hôtel de ville.

Je trouve ça magnifique ce leitmotiv ..

C'est un film soigné, plein de sensibilité comme tous ceux que tu m'as déjà montrés. 

J'ai admiré cette  splendide galerie de portraits  féminins : les visages sont vieux et fatigués mais ils sont filmés avec sobriété et bienveillance et on se concentre sur la parole délivrée par ces visages  ... on écoute les récits calmes et déterminés, ce sont des récits forts mais sont apaisants car curieusement ton film fait passer à la fois un sentiment de révolte et un sentiment d'apaisement  ...  je ne sais pas si c'est volontaire mais c'est ce que j'ai ressenti.

Et puis il y a la poésie : la beauté des chants et des poèmes, la beauté et les jeunesse des portraits de femmes palestiniennes qui contraste avec la vieillesse des femmes en noir. Ces passages musicaux et poétiques donnent beaucoup de force au message que tu délivres. 

Des critiques cependant : pourquoi ne pas avoir gardé pour image de fin, ce drapeau palestinien qui flotte et envahit tout l'écran  ?  l'image est belle : elle a un souffle épique.

Et une  interrogation : La présence récurrente de la fontaine : le visage féminin fait un bel écho à ceux des femmes et le cheval fougueux à leur colère mais à la fin il m'a semblé que le symbole perdait un peu de sa clarté .

Une dernière remarque :  J'ai ressenti un  immense sentiment d'enfermement sur la place  des Terreaux :  cette lutte  des femmes en noir  qui tournoie entre les immeubles sans jamais arriver à s'échapper ( par le haut avec le drapeau ? )  est un très beau  symbole de la situation des palestiniens ...

Bravo ! 

Claudine

FEN