DENIS DE HENNEZEL DE BOISVERT

ÉCUYER, SEIGNEUR D'ANIZY PUIS DE LA GRANDE CATHERINE

Cinquième fils de David de Boisvert et de Jeanne de Houldrychapelle, Denis dut naître en nivernais, et y passa sa jeunesse. Nous pensons même qu'il conserva des intérêts dans cette province jusqu'à sa mort. Il y possédait certainement quelques biens au lieu d'Anizy, dont il portait le nom.

Anizy est un hameau de la commune de Limanton, canton de Châtillon-en-Bazois (Nièvre) situé au nord de la région forestière qui forme un triangle entre les villes de Nevers, de château-Chinon et de Moulins.

Depuis la fin du XVI° siècle et pendant la guerre de trente ans, les gentils­hommes verriers lorrains avaient émigré nombreux dans ce pays. Son frère aîné s'était installé au Menil-sur-Vair après son mariage. Ce fut Denis qui se chargea le plus souvent de seconder ses parents dans leurs affaires, surtout au moment de leur retour d'un long exil. Actif et travailleur, Denis était plus à l aise que les autres membres de sa famille. A diverses reprises, il fit à M. et Mme de Boisvert des prêts de deniers provenant de son industrie et de son travail de l'art du grand verre (14 juillet 1687).

Au début de 1682, au nom de ses enfants et avec ses cousins de Bousseraucourt et de Champigny, tous héritiers de madame de Clairbois née Anne de Hennezel M. d'Anizy vend les parts du domaine de « Bisval » venant de cette dame à Gand du Houx. Il signe l'acte « Denis de Hennezel » (20 juin 1682). A l'automne « le seigneur Denis de Hennezel, écuyer, seigneur d'Anizy demeurant à la Grande Catherine » consent à renouveler à un laboureur de Dompmartin un prêt que le paysan devait à madame de Clairbois (9 septembre 1682).

A la fin de l'année 1685, il accepte que ses parents transforment en rente perpétuelle à son profit, l'intérêt d'un capital de 2.150 écus barrois qu'il leur avait prêté pour payer la réparation et aménagements dans leur demeure de Bois-Gizet en nivernais et, pour liquider le reliquat du prix d'achat de leur maison de la Grande Catherine, enfin ces fonds ont aidé M. et Mme de Boisvert à régler certains frais de justice. Les parents hypothéquèrent au profit de leur fils leurs biens de la Grande Catherine pour garantir ce capital (28 décembre 1685).

Trois ans plus tard, « le seigneur Denis de Hennezel, écuyer, sieur d'Anizy » consent, pour trois années, un autre prêt à ses parents. Ceux-ci donnent en garantie à leur fils, leur maison de Bois-Gizet (24 juillet 1687) et, comme M. et Mme de Boisvert ne peuvent rembourser les 2.850 francs prêtés antérieurement, ils lui cèdent une terre appelée « la Fosse aux Loups » située à la, Grande Catherine (8 aout 1687). Tous ces actes sont signes « Denis de Hennezel ». Cette signature se retrouve en 1691 sur le registre paroissial d'Escles, village ou M. d'Anizy est cité comme témoin d'une inhumation (19 septembre 1691).

Vers cette même époque (1690-91) Denis fonde un foyer, il épouse sa cousine Jeanne Marthe de Hennezel de Bomont, fille cadette de Nicolas II de Bomont, écuyer seigneur de Fresnois et de Marguerite de Thietry. Cette union devait être de courte durée.

A l'automne de 1692 « le seigneur Denis de Hennezel, écuyer, seigneur Danisie demeurant à la Grande Catherine » deux autres habitants de ce hameau, ses parents le seigneur Jean François de Thiétry de Saint Vaubert et Jacques des Massels, seigneur d' Henricel, écuyer, décident de reconstruire la verrerie de la Grande Catherine, ruinée depuis le milieu du siècle par les invasions. Le domaine leur appartient en indivision avec Mme de la cour de Bertaudière, née Marie de Viocourt et ses deux frères mineurs, François et Jean-Claude de Viocourt, tous trois en­fants et héritiers du colonel d'infanterie de Viocourt et de son épouse Magdeleine de Thiétry de Grandmont (17 octobre 1697).

Après la mort de son père, M. d'Anizy avait recueilli chez lui sa mère. Il la logeait, la nourrissait, l'entretenait de toutes choses, moyennant une pension modique. A l'automne de 1695, Mme de Boisvert reconnut devoir à son fils marié récemment, une somme de 200 francs, représentant le prix de cette pension commencée le 15 mars 1691. En garantie du remboursement de cette dette, la mère promit à son fils de lui réserver le revenu d'un gagnage, petite ferme, qu'elle possédait à Savigny-Poilfol en nivernais. Elle signe « Janne Dansel », son fils « Denis de Hennezel ». Le témoin est Guyon de Bonnay, écuyer, demeurant à Claudon (7 octobre 1693). Mme d'Anizy abandonne à son époux une somme provenant d'un partage que M. et Mme de Bomont , ses parents, ont fait entre leurs enfants (7 octobre 1693).

Denis mourut peu de temps après, au printemps de 1694. Sa veuve au nom de son fils mineur âgé de quelques semaines, reprend à sa belle-mère tous les meubles qu'elle possède à la Grande Catherine. Leur valeur vient en déduction de ce que Mme de Boisvert doit à sa belle-fille (22 mars 1694). Le même jour damoiselle Jeanne, Marthe de Hennezel, veuve du sieur Denis de Hennezel, écuyer, seigneur d'Anizy loue à bail pour six ans à un laboureur de la Sybille, tous les biens de la Grande Catherine, hérités de son mari, maison, jardin, etc...elle se reserve seulement une chambre, un coin d'écurie, un bout de jardin et de la terre autant qu'elle pourra cultiver, pour y semer du chanvre « le tiers des fruits du jardin et deux voitures de foin ». elle signe « J.M. de Hennet » (22 mars 1694).

L'année suivante, Mme d'Anizy cède à sa sœur Jeanne, tous les droits dans la succession de son aïeule, Mme de Bomont, née Marguerite de Thietry. Cet héritage consiste surtout en divers immeubles, situés à la Grande Catherine avec les droits de verrerie. Une partie des biens énumérés dans cet acte est aussitôt rétrocédée à Jean-François de saint-Vaubert, l'un des maîtres de la verrerie,en règlement de certains comptes anciens (2 novembre 1695).

Au début de l'été suivant, elle vend sa part du bois de Fresnois, héritée de son père (16 juillet 1696). Ayant ainsi réalisé la majeure partie de ses biens à la grande Catherine, Mme d'Anizy quitte cette verrerie pour aller s'installer au Hastrel avec son jeune fils. Elle charge son cousin de Saint-Vaubert de régler avec le nommé Jean Maillard, marchand de verre en nivernais, une somme que lui devait son défunt mari. Elle signe « J.M. de Hennesse » (20 juillet 1697).

En 1699, elle consent un bail à George Mulnier, paysan de Gruey (4 mai 1699). En 1704, elle règle avec sa sœur, à l'abbé Jean Guiot curé de Gruey « les frais funeraux » qu'elles devaient pour leur mère, notamment les honoraires de cinquante messes basses célébrées pour le repos de l'âme de la défunte en l'église de Gruey (9 septembre 1704).

Mme d'Anizy était revenue habiter avec Mlle de Bomont à Hennezel dans la maison familiale, héritée de leurs parents et construite à l'entrée du village, à l'emplacement du manoir seigneurial que se transmettaient les aînés des Hennezel, depuis le milieu du XV° siècle. Son fils unique était né dans cette maison. Elle y demeurait au printemps de 1707, lorsqu'elle et sa belle-soeur de Bomont, née Anne du Houx, annulent une dette de cinq cents francs que leur belle-mère et mère avait contractée envers le notaire de Lesguille, de Darney (4 juin 1707).

En 1710, les deux sœurs acquièrent à la verrerie du Fay du Tourchon, des biens provenant du domaine échu à leur mère, après le décès de son premier mari, Éric de Longchamps. Elles signent « J.M.de Hennelle et J. de Hennezele (30 avril 1710) ».

Madame d'Anizy et son fils devenu majeur, cédaient au curé de Gruey, l'abbé Guiot les biens d' Hennezel et du Tourchon provenant de leur sœur et tante Jeanne de Bomont, biens vendus par autorité de justice, à Darney,à l'automne de 1713. Le prix de cette vente est de 4.198 francs. L'acte est passé dans la maison d'Hennezel et signé « J.M. de Hennelle » par la mère, et « N. de Hennezelle » par le fils (12 mai 1714).

Au printemps de 1716, Mme d'Anizy demeurait encore à Hennezel, lorsqu'avec sa belle-sœur, elle renouvelle, au profit d'un ménage de laboureurs du Tourchon le bail des biens qui leur appartiennent dans cette verrerie (11 avril 1716).

A la fin de l'année (30 décembre 1716), elle marie son fils qui suit.

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