43 -Bisseval (suite) (1)


 

 

 

ADAM DUHO

 

1632

Cette pierre est incomplète, d'autres lettres ont été grattées et les armes hachurées. Je cherche en vain sur cet écu une trace des trois bandes d'argent sur champ d'azur et les quatre billettes d'or rangées en barre, ou blason des du Houx.

Cette découverte m'intéresse, car le gentilhomme constructeur de la maison eut pour femme une Hennezel, Adam du Houx, Sgr de Bisseval, descendant et héritier des fondateurs du domaine, fut l'époux d'Élisabeth d'Hennezel, veuve en premières noces d'un Massey de Chatillon.

Mon dossier contient plusieurs documents concernant ce maître verrier. Tout d'abord la reconnaissance d'un prêt qu'il consentit à ses parents de Senennes quatre ans avant la construction de sa demeure (25 avril 1628). Puis le contrat de mariage d'une de ses nièces, Anne, fille de Claude du Houx et d'Anne du Croiset, avec un Finance de Francogney (1er février 1630). Enfin, après la dévastation complète de Bisseval durant l'invasion française, la vente de ce logis ruiné en 1651.

J'évoquais tout à l'heure cet acte. La soeur de M. de Clairbois, Gabrielle de Bigot, femme de François du Houx de Bisseval, racheta à des héritiers indivis leur part de cette « maison et ses dépendances ruinées entièrement ».Cette part provenait de « feue damoiselle Élisabeth de Hennezel, femme en premières noces du seigneur de Masselz et en deuxièmes noces du feu seigneur Adam du Houx, escuyer, demeurant à Bisseval. Les vendeurs étaient Nicolas de Lesguille secrétaire de Mgr le duc François de Lorraine et de sa femme Claude du Houx (13 août 1659). En feuilletant mes notes, je puis donc interroger les pierres ...

A gauche de la porte d'entrée, contre la façade, s'offre un banc de pierre, pour le moins deux fois centenaire, un bloc de grès étroit et long. Ses extrémités reposent entre les encoches de hauts montants taillés aussi en plein granit, suivant la mode locale. Les montants sont scellés dans le mur, leur base s'enfonce profondément dans un grossier dallage, certitude d'avoir les pieds au sec.

Toujours, chez les Vosgiens, même dans les détails, le souci de faire oeuvre robuste et pratique prime l'esthétique. Le sommet de ces blocs de grès est arrondi pour former accoudoir. On les astiquerait tous les jours qu'ils ne seraient pas plus lisses et plus luisants, ils ont été polis par les mains qui s'y posent depuis tant de générations.

Que d'habitants de cette maison ont trouvé au soir de leur journée de labeur un repos salutaire sur ce siège rustique. Que d'émouvants souvenirs il pourrait conter. Ce vieux banc connaît certainement de belles histoires, rêves, soucis, désirs, promesses... on voudrait le faire parler. Mais il garde ses secrets, les bancs écoutent tout, mais ne répètent rien....

La maison voisine est encore plus modeste et plus basse. Elle est aussi le vestige d'une demeure plus ancienne, la pierre qui surmonte l'entrée de sa cave porte la date :

1610


Nous quittons Bisseval sans pouvoir examiner les autres maisons. Si nous avions le temps d'explorer ces modestes demeures, nous y découvririons sans doute, des reliques de leur passé.

Avant de rentrer à Monthureux, je voudrais faire une dernière étape à la verrerie de la Planchotte.
 

44 - LA PLANCHOTTE

 

SOMMAIRE

Origine de la verrerie - Ses premiers maîtres, Nicolas du Bois, Sgr de Bettingt et Joseph Orcel - Cachet aux armes du bois et Hennezel de la Sybille - Mme Schuster, dernière représentante des anciens maîtres verriers. Son accueil, sa maison - Activité de la verrerie en 1788, les ouvriers étrangers qui y travaillaient - Une curieuse bouteille - En 1863, l'usine et son personnel se transportent à Clairey - Le premier verre fabriqué la-bas - Carte topographique de la Planchotte en 1158. On y voit les hameaux du Morillon et de Thomas - Aspect sévère de la Planchotte, ancienne cité ouvrière ceinturée par la forêt.

Si Bisseval était la plus ancienne verrerie de la forêt, la Planchotte fut l'une des plus récentes, elle date des dernières années du règne du duc Léopold. Ce prince avait concédé à deux roturiers, le petit canton de bois de la « fontaine de la Planchotte » pour le transformer en terres labourables et en prairies, et il avait autorisé les bénéficiaires d'y allumer un four de verrerie blanche (15 mai 1722).

Durant un siècle et demi, cette usine fut mise en oeuvre par des familles étrangères au pays. elle fonctionna avec activité à l'époque ou les fours séculaires des gentilshommes s'éteignaient les uns après les autres, nous ne trouverons ici aucune trace de l'activité de nos pères. Un seul souvenir peut nous rattacher à la Planchotte, celui d'une famille alliée aux Hennezel, les du Bois .

Sous la régence, Nicolas du Bois, Sgr de Bettingt et sa première femme, une comtoise, Jeanne de Vernerey de Montcourt, ayant acquis une partie du domaine de la Planchotte, s'associeront avec un maître verrier roturier M. Joseph Orcel, pour construire l'usine et acheter le matériel. Peu après, Mm. du bois et Orcel obtenaient du duc François, l'autorisation d'augmenter la surface des terres arables en faisant défricher un certain nombre d'arpents de la forêt (juin 1736).

La famille du Bois n'était pas verrière, elle avait été anoblie pour services auprès du duc de Lorraine. Le père de Nicolas était gentilhomme du duc de Lorraine, mais sa mère, une demoiselle de Condé de la croix, appartenait à une vieille race de verriers de Creutzwald aux environs de Sarrelouis. Veuf de bonne heure, Nicolas du Bois se remaria avec une voisine, Charlotte du Houx de Gorhey, fille d'un des principaux maîtres de la verrerie du Morillon (24 octobre 1740). Pendant plus de trente ans, Nicolas du bois conserva des intérêts à la Planchotte.

Sous son impulsion et celle de ses associés, l'usine fonctionna activement. Mon dossier contient un rapport sur l'exploitation de la verrerie en 1767, l'usine fabriquait journellement 4.000 verres de cabaret, rapportant un bénéfice net de cinquante et une livres (26 août 1767). Au début de cette même année, Nicolas du Bois avait marié son fils Laurent, garde du corps du roi Stanislas, avec Élisabeth de Hennezel de la Sybille (3 février 1767).

Grâce à l'arrière petit-fils de ce gentilhomme, M. Édouard du Bois je possède un joli souvenir de l'alliance de sa famille avec la notre, un cachet aux armes de Laurent et de sa femme. La description du cachet n'a pas été reportée ici. Un an après ce mariage, Nicolas du Bois vendit sa part de la verrerie de la Planchotte à un habitant de Combles en Barrois, nommé Bressonnier du Terreau (ou Cressonnier), moyennant le prix de 15.000 livres ( juin 1768).

Deux ans plus tard, (juin 1770) M. du Terreau cédait à son tour son acquisition à un avocat en parlement, M. Nicolas Cothereau. Ce nouvel acquéreur resta jusqu'à la fin du siècle co-propriétaire du domaine avec un négociant de Vitry le-François, Jean Silire de Beauvallon et un ancien directeur de la verrerie de Portieux, Claude Laurencot. M. du Terreau n'avait pas versé la totalité du prix de son achat, en 1790, il devait encore 7.000 livres, formant hypothèque sur la moitié de la Planchotte. Laurent du Bois adressa une requête à l'assemblée nationale pour toucher le solde du prix de vente consenti par son père. Cette requête est le dernier document sur les du Bois contenu dans mon dossier.

A hauteur du morillon, la route débouche sur une petite clairière carrée que traverse la route de Clairey à la grande Catherine. Cinq ou six maisons forment le hameau. elles sont éparpillées de chaque coté du chemin et entourées de jardins et de vergers que ceinture la forêt. Cette clairière sans horizon, c'est tout ce qui subsiste de l'ancien ascensement de la, Planchotte.

Nous descendons de voiture et je questionne le premier passant venu :

- « Y a t-il ici, quelqu'un qui pourrait me renseigner sur l'ancienne verrerie... »

- « Pour ça monsieur, il faut aller voir madame Schuster, elle habite la maison des anciens maîtres verriers ».

Et l'on m'indique, à droite de la route, un modeste logis à un étage d'aspect assez ancien il est assurément le plus important du hameau.

Une personne, maigre et sèche qui a passé la soixantaine, nous accueille, c'est madame Schuster, mi-bourgeoise, mi-paysanne, elle porte un tablier, un fichu à franges et une coiffure de genre bonnet, elle doit se servir elle-même. Je lui dis l'objet de ma visite. sans hésiter, elle nous fait entrer. Nous sommes dans une petite pièce, garnie de boiseries Louis XV et ornée de trumeaux. Dans la pénombre, se dresse une horloge ancienne, son balancier doit être, dans cette solitude, une compagnie vivante pour les oreilles et pour les yeux de la vieille dame.

Des mes premières questions, Mme Schuster répond aimablement, elle est heureuse d'évoquer le passé qui a bercé son enfance. Comme je lui demande si elle a entendu parler de la famille du Bois, elle s'étonne de mon ignorance.

- « Mais monsieur, je suis une demoiselle Rousseaux, petite-fille des derniers propriétaires de la verrerie. Mon grand-père avait repris l'usine, il y a une centaine d'années à la famille Chevillet, celle-ci avait succédé aux maîtres verriers d'avant la révolution, entre autre à la famille du Bois. J'ai tous les papiers, je vais vous les montrer ».

Mme Schuster ouvre une vieille armoire, en sort une liasse de documents soigneusement enveloppés, et, tout en causant, me laisse prendre quelques notes. Sa confiance me touche. Combien est curieuse cette sympathie immédiate entre la propriétaire du logis et l'inconnu tombé chez elle à l'improviste. Je n'ai cependant donné pour excuse de ma curiosité, que le désir de connaître un passé auquel je m'intéresse...

Puissance des liens invisibles qui rattachent les morts aux vivants dans une vieille maison, magie de leur souvenir sur l'imagination, les lieux, le cadre, les faits, les visages mêmes se recomposent si vivement dans la mémoire de Mme Schuster qu'ils semblent ressusciter en elle, au fur et à mesure de ses confidences. Dans son logis, tout lui parle de ses prédécesseurs, les blanches boiseries patinées au contact de tant de générations et les naïves peintures qui les ont égayées, la cheminée où se chauffaient ses pères et la fenêtre ouverte sur le ciel paisible de leur petit jardin, la fontaine qui murmure toute proche de l'étang voisin, miroir d'un angle de la forêt...

« Ma famille, reprend Mme Schuster, a acquis la verrerie en 1819 à M. Chevillet. L'acte que j'ai sous les yeux écrit, Chevilly Jean-baptiste François, il en était propriétaire depuis 1194. Auparavant la Planchotte appartenait en indivision à Mm Cothereau et Laurencot, les actes orthographiaient aussi Cottereau et Laurenceau. Ceux-ci avaient succédé à la famille du bois du Morillon. La maison que j'habite était celle des maîtres de la verrerie. Elle a du être construite dans la deuxième moitie du XVIII° siècle par la famille du Bois. Le rez-de-chaussée date de cette époque, vous pouvez en juger. Tout cela n'a guère changé depuis plus de cent cinquante ans. Mais c'est mon grand-père, Claude Rousseau, qui fit relever la maison d'un étage en 1829 ».

Le décor de la pièce est bien évocateur du siècle de la douceur de vivre.

J'aimerais l'examiner à loisir. L'heure tardive de notre visite et la discrétion m'obligent à me contenter d'une vision rapide. Mieux vaut faire parler notre hôtesse sur l'activité de la verrerie qu'exploitait sa famille. Mme Schuster connaît bien le passé industriel de la Planchotte. Le souvenir du labeur des morts n'est-il pas une force pour les vivants... ceux-ci n'en recueillent pas toujours les fruits, mais ils peuvent mettre à profit leurs exemples. La dernière descendante des maîtres de la verrerie est à même de me donner d'intéressantes précisions sur l'importance de l'usine, à la veille de la révolution.

« Dans ce temps la, dit-elle, une trentaine d'ouvriers, tant souffleurs que valets et journaliers, travaillaient à la Planchotte. On ne fabriquait ici que de la gobeleterie, six à sept mille pièces par jour, cela faisait plus de deux millions de verres par an. Leur prix de vente atteignait 75.000 livres. Toute cette production s'écoulait surtout à Paris ».

Et Mme Schuster me met sous les yeux de vieux comptes où je puis relever des chiffres utiles.

 

- « En 1789, la Planchotte jouissait de mille cent trente quatre arpents de forêt qui permettaient de brûler annuellement deux mille cinq cents cordes de bois pour alimenter les fours. Ce bois revenait à quatre livres six la corde. Pour fabriquer le verre, on consommait mille cinq cents quintaux de salin et trois mille six cent livres de manganèse. Les ouvriers étaient payés l'un dans l'autre, vingt six sous par jour ».


- « Savez-vous madame, s'il y avait encore à cette époque, parmi le personnel travaillant à la Planchotte, des gentilshommes verriers... »

 

- « Oh ça monsieur, je ne peux pas vous dire. Tout ce que je sais c'est que pas mal d'ouvriers, étrangers au pays, travaillaient ici. D'ailleurs dans ces papiers il y a des listes du personnel de ce temps-la, voyez-vous même, peut-être lirez-vous des noms de votre connaissance ».

Je découvre en effet, orthographies avec fantaisie, des noms dont la consonance semble alsacienne ou germanique, Chriner, Criner ou Krinaire, Clairwack, Grezely ou Gresly, Hain, Carby, Gourd, Breger, Seteli Rabasse, Chassard, etc . Ces noms voisinent avec ceux des Bonhomme, de France, Pelletier, de familles verrières bien connues, mais non nobles. Il y a enfin des noms très répandus dans la Vôge, Mathieu et Mathis, Thouvenin et Thouvenot, Bourgignon, Villemin, Joly, etc... par contre, je ne relève aucun nom d'anciens gentilshommes verriers de la région.

Tandis que je feuilletais hâtivement ces papiers, Mme Schuster, tout a fait en confiance, entrouvre un haut placard encastré dans un angle de la boiserie, la sont ses souvenirs précieux. Elle en tire une assez grosse bouteille, au goulot démesuré. Nous regardons stupéfaits cet objet, plus cocasse qu'esthétique.

Cette bouteille est bien vieille monsieur, elle a été soufflée a la Planchotte, c'était une plaisanterie de ces « messieurs » Elle emploie l'expression qui désignait jadis les gentilshommes verriers. Ils s'amusaient à en faire de semblables pour pouvoir se servir à distance, d'un bout à l'autre de la table, pendant les repas de famille... »

Et la bonne dame rit de tout son coeur.

Cette bouteille au col gigantesque est une curiosité. Je me demande comment elle a résisté au temps, échappé aux guerres et aux invasions qui ont ravagé périodiquement le pays. L'intérêt que je prenais à ce bizarre spécimen de l'ancienne verrerie et à écouter ses récits, encourage Mme Schuster, elle continue ses confidences. Retournée à son placard, elle nous dit :

- « La fabrication a cessé ici en 1863. Cette année la, la verrerie et le personnel - une quinzaine d'ouvriers - se transportèrent à Clairey. Voici un autre souvenir, le premier verre fabriqué là-bas le 10 septembre 1863 ».

L'aimable femme tient dans ses mains, jaunes et rides, un beau verre à pied en cristal assez épais, mais très pur. Elle le manie comme un trésor. Il est à cotes taillées blanc et rose, on dirait un verre de Bohème. Ce travail n'est-il pas la preuve que les verriers de la forêt de Darney se sont transmis, jusqu'à notre époque, les secrets et les tours de mains de leurs prédécesseurs étrangers

Avant de partir, je montre à Mme Schuster, la reproduction coloriée d'une vieille carte topographique de l'ascensement de la Planchotte, découverte aux archives nationales. Ce plan a été dressé en 1755 par le géomètre royal de Mirecourt, Claude Aubry, il l'a relevé à la demande du sieur du Bois, escuyer, propriétaire de la verrerie. Ce plan comporte de curieux détails qui intéressent vivement Mme Schuster.

Le domaine comprenait cinquante quatre arpents de terres cultivables et mille cent trente quatre arpents de forêt, réservés pour le chauffage des fours. L'habitation de Mme Schuster, son jardin, la fontaine voisine et le petit étang existaient déjà. Nous sommes donc bien dans la maison de Nicolas du Bois le futur beau-père de Élisabeth d'Hennezel de la Sybille.

Ce dessin est doublement précieux, les hameaux de Thomas et du Morillon y sont figurés avec autant de précision et de détails que celui de la Planchotte. On y voit l'emplacement de « La chapelle de St Vaubert » aujourd'hui disparue. Au centre des maisons du Morillon, on distingue un petit bâtiment surmonté d'une croix, c'est la chapelle à demi effondrée que nous avons découverte tout à l heure, à droite du hameau s'étire un long quadrilatère d'eau, c'est le bel « étang Pachevaux ». Au-dessous, à la frontière du comte de Bourgogne est figuré un autre grand étang de forme triangulaire, qu'alimentait le ruisseau venant au bois de Condé. Cet étang n'existe plus.

Sur le pas de sa porte avant que nous ne la quittions, Mme Schuster nous explique la situation du hameau qui s'étale devant nous, il conserve un peu de l'aspect d'une cité ouvrière. La route qui va nous ramener à Monthureux le traverse du nord au sud. A gauche de la route, se trouvaient deux vastes bâtiments, la halle du four à verre et son annexe. Ils ont été rasés, au nord, à l'est et au sud, l'usine était entourée de maisons longues et basses où logeait le personnel. Celles qui subsistent sont encore habitées par des ouvriers travaillant aux environs.

A la fin du siècle dernier, vivaient encore ici une cinquantaine d'habitants mais cette population diminue chaque année. la Planchotte ne peut faire vivre aucun cultivateur.

Au milieu de cette petite clairière, ces modestes logements semblent d'autant plus miséreux qu'ils n'ont d'autres horizons que les hautes futaies enserrant le hameau de trois cotés. En cette fin de journée le site nous parait un peu lugubre.

Il faut, comme Mme Schuster, être née au milieu de cette population ouvrière pour rester attachée à ce décor sévère et vouloir y finir ses jours. La dernière représentante des anciens maîtres de verrerie est arrivée à l'age où l'on ne marche plus avec ardeur, le visage en avant, fixé sur l'avenir... elle avance maintenant dans la vie, comme pas à pas, ses regards se retournent de plus en plus vers le passé du lieu où sont concentrés ses souvenirs, tristes ou gais, ils l'ont rivée au coeur de cette forêt sauvage.

Nous la quittons, en lui promettant une visite moins hâtive, un autre jour.

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