57 - THIETRY

 

SOMMAIRE

Divers noms de la verrerie - Ses fondateurs et leurs descendants, verriers audacieux et braves soldats - Par un mariage, le domaine passé à un Hennezel de Chastillon (1608), le fils de ce gentilhomme installé aux Pays-Bas, devient un industriel reputé et meurt à Bruxelles - Après la guerre de trente ans, Thietry est aux Donneval - Propriété des Mairy et Desaunet au temps de Louis XV, le domaine est acquis par M. de Bazailles qui rétablit la verrerie (1750) - Le site ­- La ferme de François de Hennezel (1780) - La maison de Rosembly (1786) - La résidence des gentilshommes, plutôt ferme que manoir, indivise entre les Bazailles et les Finance, maîtres de la verrerie - Aujourd'hui, elle est aux mains de familles paysannes - Pierre de fondation de 1782 - Anciennes taques à feu armoriées.

La charte de 1448 appelle le domaine de Thietry « la verrière des enfants » ses premiers détenteurs étaient-ils frères... en tout cas, ils devaient être fils ou petits-fils du maître verrier originaire de la Bohême, qui fut attiré au XIV° siècle dans la forêt de Darney avec les Hennezel, les Thysac et les Byseval, ses parents.

Le prénom de ce gentilhomme « Thiedrich », forme germanique de Théodoric ou de Thierry (comme me l'a appris M. Bruneau) devint le nom de famille de sa postérité. Ce nom apparaît pour la première fois dans l'acte de fondation de St Vaubert (1475). Au milieu du XVI° siècle, son orthographe se fixe sous la forme Thietry, bientôt précédé de la particule « de ».

Depuis cette époque, le hameau où nous nous rendons fut presque toujours appelé « la verrière Pierre Thietry » ou simplement « la grosse verrière ».

Il s'agit donc d'un des domaines les plus vénérables de la forêt. Il porte le nom d'une maison alliée à la notre un nombre incalculable de fois. Je suis curieux de connaître ce lieu. Le souvenir des Thietry les plus marquants assaille nos esprits au moment où nous allons fouler leur terre.

Les Thietry vivant dans la seconde moitié du XV° siècle, frères ou cousins, furent particulièrement entreprenants. En trente ans, ils essaimèrent autour du domaine ancestral et fondèrent quatre autres verreries. En 1475, celle de Saint Vaubert, appelée aujourd'hui Thomas. En 1479, celle de la Patrenostière, devenue le village de la Grande-Catherine. En 1476, celle de Chastillon-sous-Droiteval qui est l'origine et le nom ancien de la commune de Claudon. Enfin, en 1501, la verrerie de la Sybille.

La descendance de ces gentilshommes forma un arbre vigoureux et touffu. Ses multiples rameaux s'épanouirent dans les autres verrières de la forêt et subsistèrent, plus ou moins obscurément, jusqu à la révolution. Alliés ou liés intimement surtout avec les Hennezel, les Thietry suivirent ou entraînèrent ceux de notre nom qui émigrèrent à diverses époques en de lointains pays. On trouve des Thietry en Hainaut au pays de Liège, en Picardie, en Champagne, en Bourgogne, en Nivernais, en Languedoc et même en Angleterre. Outre-manche subsistent encore sous le nom de « Tittery » des descendants de Thietry lorrains passés en Grande ­Bretagne au temps de la réforme. Leur blason frère du notre, porte trois glands accompagnés en coeur d'une étoile. On voyait cet écu, parait-il à Coiffy-le-Chastel, à Langres et à Mirecourt, sur des vitraux et des tombeaux.

A diverses époques, il y eut des Thietry soldats. Plusieurs furent officiers et servirent avec dévouement. Au temps d'Henry IV, Pierre de Thietry, Sgr du Grandmont, commandait une compagnie de cent hommes de guerre a pied, dans le régiment de Chambray au service du roi de France, en garnison à Beaumont. J'ai découvert à la bibliothèque nationale, dans les pièces originales, un parchemin portant sa signature - P. Grammont - au-dessous d'un reçu de six cents livres que le capitaine donna pour l'entretien de sa troupe. Son écriture est haute, large, régulière, d'une allure magnifique (12 août 1591).

Un autre Thietry, Josué, Sr de St Vaubert, fut capitaine de cavalerie dans un régiment du duc de Savoie. En récompense de ses services et pour l'aider à réparer les dommages qu'avaient subi ses biens, au cours des invasions de la Lorraine, le duc régnant lui accorda, pendant plusieurs années, des exemptions d'impôt pour la verrerie de St Vaubert (24 mai 1592).

Le beau-fils de ce gentilhomme, Jean de Thietry, fut également capitaine. Après s'être battu longtemps, il déposa l'épée pour prendre la canne, et remit en oeuvre la verrière de la Sybille.

Ces officiers signaient « Thietry capitaine » et « Jean de Thietry ». Leur écriture est bien différente de celle du capitaine de Grandmont, certains caractères sont nettement gothiques (27 août 1602 et 30 décembre 1604).

Au début du XVII° siècle, les détenteurs de la verrerie de Thietry sont trois de frères, David, Siméon et Pierre de Thietry. Ces gentilshommes ne laissèrent que des postérités féminines. Le domaine de leur nom passera dans d'autres famille. Après le décès de David (29 mars 1608), ses six enfants se partagent la part de Thietry héritée de leur père.

L'époux de la fille aînée, David de Hennezel, Sr de Chastillon, qui secondait son beau-père depuis son mariage, devint maître de la verrerie, il la mettra en oeuvre jusqu'à sa mort. Sa compétence professionnelle était notoire, il avait séjourné plusieurs années en Italie pour se perfectionner dans son art. Il revint de ce pays en rapportant la façon de faire du « verre en table approchant du cristal ». En compensation de sa peine et de ses frais, David de Hennezel demande au duc de Lorraine une faveur, celle-ci, le droit d'engraisser, toute l'année dans la forêt ducale, un troupeau de porcs. Désireux d'encourager la fabrication de ce verre de qualité supérieure dont la vente augmenterait les profits du trésor, la chambre des comptes de Nancy émit un avis favorable. Le maître de la verrerie de Thietry obtint ce qu'il sollicitait (15 mars 1614).

Le fils aîné de M. de Chastillon fut un verrier marquant. Pendant un demi siècle aux Pays-bas, il fit flamber d'importants fours à Bruxelles, à Namür, à Dinant. il se nommait Josué de Hennezel. Nous avons trouvé maintes fois des preuves de son activité, Dordolot et moi, en feuilletant les liasses de documents qui dorment aux archives de Namür. Le roi d'Espagne, Philippe IV, accorda à cet actif maître verrier, des lettres de privilèges qu'utilisèrent par la suite plusieurs membres de la famille, entre autres, nos ancêtres d'Ormoy pour leurs verreries d'Anor (16 septembre 1653).

Josué de Hennezel amassa une belle fortune. Il avait quitté la Lorraine sans esprit de retour et mourut à Bruxelles sans enfants.

Abandonnée et ravagée pendant la guerre de trente ans, la verrerie de Thietry fut reprise, au milieu du XVII° siècle, par les petites-filles de Siméon de Thietry, leurs maris vinrent habiter le domaine. L'aînée, Élisabeth, y épousa un gentilhomme comtois, Nicolas de Donneval, Sgr de Villars-Saint-Marcellin par sa mère Alix de Bonnay (4 mars 1652). La cadette fut la femme d'Éric de Hennezel, Sr de Longchamp, qui résida longtemps aux Pays-Bas. Âpres le décès de son époux, Mme de Longchamp se remaria avec un Hennezel de Bomont de Fay et alla habiter chez son second mari (4 février 1657).

L'année suivante le domaine était déserté, n'y résidait plus que la mère des deux jeunes femmes, Gabrielle de Hennezel de Grandmont, dame d'Ormoy et de Bousseraucourt, veuve de Charles de Thietry.

Le traité signé à Vincennes entre Louis XIV et le duc Charles IV semblait assurer la paix en Lorraine. La population revint au pays natal, déserte depuis longtemps. M. de Doneval installa son ménage à Thietry, auprès de sa belle-mère malade - la vieille dame était hydropique - mais bientôt la mésentente naît entre gendre et belle-mère pour des questions d'intérêt.

Mme de Thietry avait eu à sa charge sa petite-fille, Elisabeth de Donneval, durant l'absence de ses parents, elle entendait faire avec son gendre le compte de ses frais. Par ailleurs, elle avait payé certaines dettes du ménage Donneval. Ces débours se trouvaient au désavantage de son autre fille, Mme de Bomont de Fay le différend fut tranché par une sentence du bailliage des Vosges (5 mars 1665).

Le règlement du compte obligea Mme de Thietry à vendre les biens qu'elle possédait à la verrerie du Hubert (14 fevrier 1667). Après la mort de cette dame, Thietry fut habité par les Donneval puis par leur fils qui finit par acheter à sa tante de Bomont, sa part du domaine (28 mai 1693). Il l'agrandit par d'autres acquisitions (21 avril 1695). Ce gentilhomme se nommait Nicolas de Donneval et se qualifiait seigneur de Bousseraucourt et d'Ormoy. Il avait épousé une demoiselle Grandoyen de Vallois, soeur de madame de Champigny et du fameux chevalier du Saint Empire, anobli par l'empereur Léopold et précepteur des princes de Nassau, qui mourut sans enfants en laissant une grande fortune.

Avec le fils unique du ménage Donneval-Grandoyen, nommé Nicolas-Joseph, la verrerie de Thietry sortit pendant un quart de siècle, des mains des familles qui l'avaient fondée. Le jeune Donneval vendit le domaine à un maître de forges de la vallée de la Hutte, Hubert Mairy (5 fevrier 1730). Celui-ci la céda bientôt aux frères Desaunet, propriétaires de la manufacture royale d'acier,quelques années plus tard, les Desaunet revendirent Thietry à M. de Bazailles de la Frison, pour une dizaine de mille francs (25 mai 1750).

Bazailles s'installa à Thietry. Il y reprit la fabrication du verre et maria son fils Léopold avec une demoiselle Desaunet. La postérité de ce ménage devait vivre de cette terre jusqu'à la fin du XIX° siècle. Telles sont les grandes lignes du passé de l'antique domaine où nous nous rendons.

Au départ de la Neuve-Forge, la route s'engage dans un étroit vallon boisé. Nous sommes sur la rive droite d'un mystérieux ruisseau, voilé par des touffes d'Aulnes aux tendres feuilles. L'autre rive plus escarpée est la limite du canton de forêt appelée « La gorge aux loups ». La route grimpe à mi-cote dans la direction d'Hennezel. Bientôt, elle débouche sur une clairière, c'est le sol mis en valeur, depuis six cents ans, par les maîtres du lieu autour de l'ascensement primitif. La concession est si ancienne, que la date où le duc de Lorraine l'accorda reste inconnue.

Un vieux plan donne au domaine la forme d'une croix de malte, accrochée au sud du terroir d'Hennezel. Les Tiédrich plantèrent leur tente au coeur même de cette croix. Leurs descendants enchâssèrent dans son axe trois ou quatre étangs poissonneux. La pêche et la chasse permettaient aux nobles verriers de compléter par poissons et gibiers, la viande de leurs troupeaux. Chaque verrerie avait le droit de nourrir « au temps de la paisson » vingt cinq porcs dans la forêt ducale et d'élever et d'engraisser toutes sortes de bêtes à cornes.

En choisissant ces vallonnements adoucis pour s'y installer, les fondateurs du domaine prévoyaient qu'on pourrait y créer de bons pâturages. De ce fait, Thietry semble avoir été au cours des siècles plus important que d'autres verreries. Au point de vue agricole, il y eut sur l'ascensement trois ou quatre petites fermes.

A la sortie du bois, à droite, nous en apercevons une. Elle est plantée au centre du plateau cultivé. Nous saurons tout à l'heure qu'elle fut construite sous louis XVI. Elle porterait cette inscription,

 

cette pierre

a été posée par

François de Hennezel

1780


Ce gentilhomme était le petit-fils aîné du propriétaire de Thietry. Passé la quarantaine, le père avait épousé sa maîtresse après en avoir eu un fils naturel. Il construisit cette ferme pour vivre à l'écart de sa famille. Son unique petit fils s'embaucha comme ouvrier dans un village de la Haute-Marne. Il resta célibataire et revint mourir à Thietry sous le toit paternel. Son acte de décès le qualifie de cultivateur (1863).

C'est dans cette ferme que l'aïeul bâtard mourut, il y a bientôt cent ans (23 novembre 1843). Il était veuf d'une cousine germaine Marie-Thérèse Rosembly. L'acte de décès le qualifie aussi de cultivateur.

Ses soeurs se marièrent difficilement. L'aînée épousa un ouvrier verrier de Clairefontaine (1836). L'autre, montée en graine, se maria après la cinquantaine, avec un veuf, employé d'octroi à Darney. Les témoins du mariage étaient peu reluisants*, un maréchal ferrant, un aubergiste frère de l'époux, un menuisier son oncle et un boulanger, tous demeurant à Hennezel (1851).

La mariée mourut à Thietry deux ans plus tard.

Plus loin, en plein champ toujours, une maison plus modeste encore. elle fut bâtie nous dira-t-on, par un maître aciron de la manufacture d'acier de la Hutte, allié à ces Hennezel déchus*. On lit cette inscription sur la maison,

 

cette pierre

a été posée par

Léonore Rosembly

l'an 1786

Dans ce repli élargi du vallon, en face de nous, se détache une maison blanche encadrée de verdure, une maison haute et large, sous un toit écrasé. Elle comporte un étage et un grenier éclairé par des fenêtres en attique, c'était sans doute la demeure principale du hameau...

Plus loin encore, sur un plateau se profile la silhouette d'une habitation moderne. Sur son flanc un peuplier solitaire semble monter la garde. Une douce tranquillité plane sur le paysage, agrémenté du ruisseau paisible qui serpente au bas des herbages, tandis qu'au loin, la forêt moutonne et monte...

Nous dépassons la grosse maison, voici, en contre bas de la route, la façade principale. Elle donne sur une cour rustique bordée de dépendances, granges, écuries, logement de fermier. Nous descendons de voiture, Massey et moi, pour voir de plus près la maison et lui donner son âge, certainement plus d'un siècle et demi.

La bâtisse est robuste, mais sans prétention. Trois portes aux montants de grès moulurés supportent des linteaux légèrement cintrés. A chaque porte une large fenêtre à petits carreaux, sous laquelle dégouline, dans une gargouille de pierre, l'eau de l'évier. Cette eau s'infiltre à travers les joints d'un grossier carrelage, agencé au petit bonheur autour de la maison, hygiène paysanne.

Je voudrais photographier ce logis et son cadre. Il faut choisir ses pas, la cour est encombrée de fumier et de crotte. Ça et là, traînent d'énormes bûches, des morceaux de bois informes, des instruments aratoires, de vieux outils, des ferrailles. A travers ce chaos hétéroclite se font jour des orties géantes et des touffes d'herbes folles. Du linge est étendu sur une chaise boiteuse, une paire de savates éculées sèche au soleil sur un billot, à coté de la fenêtre pend une passoire à lait. Désordre et décor habituel des fermes de la Vôge... nul doute que cette maison, plus ferme que manoir, n'ait été la demeure des derniers gentilshommes détenteurs du domaine, ils étaient plus cultivateurs que verriers.

A droite de la porte centrale et scellé contre le mur, un banc de grès semblable a ceux de Biseval et de la Sybille.

Celui-ci est plus important. Sa longueur et la robustesse de ses montants me frappent. Cinq ou six personnes doivent s'y aligner à l'aise.

Ce soir, deux vieilles femmes y sont assises. Immobiles, elles se reposent en bavardant. Des manches retroussées de leur caraco sortent des bras rugueux qui allongent sur leurs genoux des mains noueuses. Ridé et sans teint, leur visage est encadré de bandeaux de cheveux bien tirés sur les tempes, lointaine ressemblance d'une coiffure mise à la mode par la reine Amélie.

Notre approche ne trouble pas les paysannes, elles nous regardent placidement sans faire un geste. L'occasion est propice pour entamer une conversation. Massey s'en charge. L'une des femmes, la veuve Vincent, connaît un peu le passé de la maison. Elle en possède la partie sud... « dans le temps, dit-elle, c'était une maison de nobles ». Sa compagne est une amie venue de la hutte.

Le bâtiment a été conçu pour former trois logements séparés. Il compte cinq grandes pièces au rez-de-chaussée et six à l'étage. Les constructeurs, parents proches ou alliés, ont fait en commun la dépense du gros oeuvre, réduisant ainsi les frais de la bâtisse. Toutefois, chaque copropriétaire aménagea à son goût certains détails, par exemple les portes d'entrée. Celle du logement central, plus ornementé, comporte un trumeau rectangulaire assez important. Un socle et une console à grosses moulures, reliées par des pilastres à colonnettes, encadrent un champ vide, réservé jadis pour des armoiries.

Jusqu'au début du siècle, au dire de la bonne femme, la maison fut possédée par les familles d'Hennezel et de Finance. Le pignon sud qu'elle habite et son jardin jusqu'à la route appartenaient à des Hennezel. La partie centrale et le pignon nord, actuellement possédés par un cultivateur nommé Gerberon, étaient à des Finance. Il n'y a guère que trois ans que les familles Vincent et Gerberon ont acheté la maison à une dame Gérard, petite-fille d'une demoiselle de Bazailles (mars 1926). La vieille paysanne ajoute,

- « Si vous voulez plus de détails, il faut aller au château, il appartient à une nièce de madame du Houx, sa famille descendait des nobles, anciens propriétaires de Thietry.

Elle tend sa main sarmenteuse vers la maison de campagne, ponctuée par le haut peuplier qui se dresse derrière nous, au sommet du plateau.

Pendant cette conversation, je tache de découvrir la pierre de fondation de la maison ou quelque part une date. Rien. La bonne femme devine ma curiosité.

- « Il y a des lettres au coin de la grange, me dit-elle, mais je ne sais pas ce qu'elles disent... #

la pierre est encastrée dans l'angle sud-est, presque au niveau du sol. Elle a été usée par le passage des voitures. Je déchiffre les lettres encore visibles

DES

PIER A ÉTÉ

PAR DEMOIS

1783

Ce texte est une énigme. La date permettra peut-être d'identifier la demoiselle qui présida à la bâtisse.

Y aurait il dans la maison des plaques de cheminées...

La veuve Vincent en possède deux. L'une orne l'âtre de sa cuisine, une taque de belle taille, un mètre environ. Elle est bien conservée, son décor simple. Au centre, un écusson ovale aux armes de Lorraine non écartelées, la bande et les trois alérions. Au-dessus du blason, une couronne fermée surmontée d'une croix de Lorraine de chaque coté de l'écu, se dresse une haute colonne cannelée. Aucu­ne date. L'autre taque est déposée dans un petit bâtiment annexe servant autre­fois de logement au fermier et qui appartient également à la veuve Vincent. Cette taque est aussi très grande, 1 m de large sur 0,90 m de haut. Son ornementation est plus intéressante, au centre, un lion se dresse dans une sorte d'écusson rectangulaire 1,40 m sur 0,50 m dont la bordure très ouvragée, est accompagnée aux quatre angles de minuscules têtes d'anges. Un globe portant une petite croix surmonte le motif central qu'accostent, à droite et à gauche, une grosse fleur de lys. Au-dessus, la date 1660. Une gerbe et un bouquet occupent les angles supérieurs de la taque . Ce lion rappellerait-il les armes de la maison féodale de Belrupt... Alors la taque pourrait provenir du château de ce village, après sa démolition... mais tant de familles ont pour armes un lion... et puis, s'agit-il bien d'armoiries ou simplement d'un décor héraldique... de toute façon, la présence de cette taque à Thierry est difficile à expliquer. Il faudrait interroger les morts, ceux qui l'ont déposée, dieu sait quand, dans ce coin de bâtiment. La propriétaire l'a toujours vue là. Inutile de nous attarder à visiter l'intérieur de l'habitation, il doit être sans intérêt. Mieux vaut rendre visite à l'héritière des familles de gentilshommes qui construisirent ce logis.


*NOTE de Ppdh : oulala qu'est-ce qu'ils en prennent, les gens du peuple !

Autres chapitres

         

Page d'accueil